Chambre numéro 32.

La pluie se mit lentement à tomber sur Central ... Et bientôt vint le brouillard. Nightmare marchait lentement dans les rues de la cité, des larmes coulant silencieusement accompagnées des gouttes de pluie. Sa faux noire posée sur son épaule, le bas de son manteau rejeté vers l'arrière à cause des bourrasques de la bise fraîche, il ressemblait en tous points aux âmes en peine décrites dans les livres de fantaisie dont la bibliothèque de Central était remplie. Soudainement, il tomba à genoux, en plein dans une flaque ... La douleur affluait. L'adrénaline lui avait permis de tenir jusque là, mais à présent, la souffrance déferlait sur lui. Sans un bruit, il porta sa main sur son plexus, et la crispa ... Sakiori lui avait infligé de lourds dégâts. Rageant, il serra les mâchoires, attendant que la douleur passe. Son barrage de volonté fut brisé, et il s'écrasa lourdement sur le sol, sa faux se désagrégeant. Il parvint à se retourner, pour se rendre compte qu'une de ses cottes était renfoncée, tandis que son épaule droite était luxée. Sa colonne lui faisait également mal, elle avait vraisemblablement eut des difficultés pour répartir la puissance des impacts, les vertèbres avaient souffert. Tandis que son anneau rayonnait pour remettre la cotte en place pour ne pas mourir d’hémorragie interne, il perdit brutalement conscience. Le brouillard se dissipa lentement, et la pluie s'arrêta. Il n'était qu'à une dizaine de mètres de l'hôpital de Central, et ne tarda pas à être aperçu par les infirmiers qui s'empressèrent de l'emmener à l'intérieur.

- Emmenez-le dans la chambre du survivant de l'escouade du laboratoire numéro cinq ! ordonna l'un d'eux.

Allongé sur la civière, Nightmare ouvra brièvement les yeux, et voyant qu'il était entouré de blanc, il pensait avoir rejoint ceux qu'il avait exterminer. Les infirmiers tournèrent brusquement, et s'engouffrèrent dans une chambre, où ils installèrent la civière et entreprirent de mettre Aranok sous perfusion. Cette agitation sortit le jeune homme aux cheveux bruns qui dormait dans le lit juste à côté ... Il posa ses yeux sur Nightmare, et son expression devint horrifiée.

- Virez-le ! Vite ! Tuez-le ! Appelez le Colonel Mustang !

Nightmare ouvrit à nouveau les yeux, pour voir l'homme qui s'était caché sous la plaque de tôle et qui avait alerter Central de sa présence aux Ruines du cinquième laboratoire ... Il écarquilla les yeux quand un des docteurs, prit de panique, enfonça une seringue dans son bras, et injecta le liquide dans l'organisme du terroriste. Du somnifère. Aranok retomba aussitôt dans un sommeil sans rêve. Un infirmier, après avoir écouté le survivant de l'escouade, se rua en direction du Q.G.

Je suis arrivé en courant à l'hôpital. J'ai hurlé:
-Que s'est-il passé ?! Où est Nightmare ?

Aussitôt, un infirmier se rua à la rencontre du Colonel, le prit par la manche, et l'emmena devant la porte où une affiche était collée. "Chambre numéro 32".

- Nous avons évacué le survivant de l'escouade, Nightmare est sous somnifère ... J'dois y aller !

Instantanément, il s'élança dans les couloirs, effrayé.

Effectivement Nightmare était là entrain de somnoler. Qu'est-ce que je devais faire ?

J'arrivai devant la chambre où était le colonel. Je le questionna alors:
- Colonel, où est-il ? Et pourquoi êtes-vous partis aussi vite ? Je vous rappelle que vous n'êtes pas totalement rétabli ! Je me tus quand j'entendis Nightmare gémir. Je ne savais s'il dormait encore ou s'il commençait à se réveiller....

- Vous vouliez que je laisse Nightmare tout détruire et tuer tout le monde lieutenant ? Et il me semble que je vous avez demandez de veiller sur Nazumi !
Quand j'entendis les gémissements de Nightmare, je me demandais ce qui allait se passer.

- Pardon, mais je ne peux pas vous laisser seul vu votre état ! Et ne vous en faites pas pour Nazumi. Je regarda en direction de Nightmare. Roy le regarda aussi, nous ne savions pas ce qui allait arriver si Nightmare se réveillait..

Je ne bougea pas, je ne voulais pas voir la réaction de Nightmare s'il nous voyait... J'hésita un moment, puis cuchota au colonel:
-On fait quoi ?

Je n'avais pas envie qu'il nous attaque, la dernière fois avait suffi. Je dis tout bas au Lieutenant:
- On attend.

-On attend ? Mais on attend quoi ? Qu'il nous voit et qu'il nous attaque? Je ne voyais pas l’intérêt d'attendre, mais je ne devais pas contredir le colonel....

Difficilement, Nightmare parvint à faire bouger un doigt, qui se leva de façon paresseuse, pour s'écraser mollement sur l'accoudoir de la chaise.

- Bordel ... J'suis où là ?

Avec de visibles problèmes, il regarda autour de lui, pour que son regard arrogant, bien qu'amoindri par son état, se pose sur Riza et Mustang. Son attitude changea.

- Et voilà, vous avez votre ennemi sur un plateau.

Il se mit à rire difficilement, et toussa quelques particules de sang qui tâchèrent le sol immaculé de la salle d'hôpital.

Je soupira puis pointa mon arme vers Nightmare. Le colonel posa sa main sur le pistolet, signe que je devais le rabaisser.
- Hein ?

-Vous voyez bien qu'il n'est pas en état de se battre. Nightmare qu'est ce que tu fais ici ?
Je voulais l'interroger avant de le tuer.

Nightmare se mit à nouveau à rire. Il n'était pas l'homme tourmenté, plein de principe que le Lieutenant et le Colonel avaient rencontré au ruines du cinquième laboratoire.

- Disons que ma jeune amie m'a mit ... En mauvais état. D'ailleurs, vous étiez présent, bien que vous ayez prit la fuite.

-C'est vrai.
Je me tourna vers Riza en attendant une réaction de sa part

Je répondis a mon tour:
-Oui, c'est vrai.
Le colonel attendait peut être une réaction autre que celle-ci, mais aucun sentiment ne me parcourait a ce moment la. Je regarda Nightmare qui continuait de rire.

Finalement, Nightmare s'arrêta, et inclina la tête, ses cheveux tombant en masquant son oeil droit, son oeil gauche écarlate fixant les deux individus.

- Alors, vous ne frappez pas un ennemi au sol ? Et depuis quand, chiens de l'armée ?!

-Tu devrais savoir que les combats sont toujours plus interessants quand l'ennemi est en bon état. Apparemment, pour Nightmare, que l'ennemi soit faible pour combattre ou pas, ca ne comptait pas.

J'étais surpris par la réaction de Nightmare, je ne savais pas quoi répondre.
- Le Lieutenant a raison.

- Contrairement à vous, chiens de l'Armée, moi, je ne tue pas par plaisir. Je ne fais que ce qui fait parti de mes objectifs ... Vous le savez, non ? Vous êtes toujours en vie, me semble-t-il.

Son sourire démentiel apparut sur son visage. Il fixait Riza et le Colonel.

- Vous voulez voir ce que m'a coûté la tentative de réparation des conneries de l'Armée ?

Je ne savais pas quoi répondre. J'étais là, ne sachant quoi dire. Je me contenta de dire:
- On ne tue pas par plaisir, au contraire. Nous faisons respecter les lois de ce pays !

- Vous faites respecter la loi ?! Vous me faites rire ! Vous êtes manipulé, un point c'est tout ! J'ai commis des atrocités pour votre Armée ! J'ai tout fait pour vous, et quand j'ai demandé de l'aide en retour, qu'ai-je récolter ?! De la haine ! Vous avez tenter de me liquider ! Vous ne vous êtes jamais demandé qui ramassé les débris de vos massacres, à Ishval ?!

Nightmare semblait perdre tout sang-froid, et ses doigts commençaient à bouger.

Ishval... Le fait d'évoquer cette guerre me rappela tout ce que j'avais dû y faire: tuer des innocents... Je commençais à m'inquiéter. Nightmare reprenait le contrôle de ses membres, d'ici peu, il pourrait se détacher de sa chaise et nous attaquer.

- Hé bien ? Vous attendez que je me libère et que je vous tue, en tant que dingue, fou, renié, et terroriste ? Allons, vous êtes idiots à ce point ?